L'appartement était calme. Aiden était couché sur le ventre, dans le lit et n'osait pas bouger. La nuit n'avait pas été bonne et son dos recouvert de marques rouges, de bleus et autres griffures le faisait atrocement souffrir. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit et Aiden était épuisé. Il jeta un rapide coup d'oeil à son réveil et grimaça, le mouvement réveillant la douleur qu'il ressentait dès qu'il bougeait un muscle. Encore des heures de cours ratées, pensa t-il. Après avoir effectuer un prêt qu'il devrait rembourser pendant plusieurs années pour pouvoir intégrer l'université de ses rêves, voila qu'il ne pouvait même pas se rendre à ses cours. L'étudiant essaya de se lever, s'appuyant sur ses coudes afin de pouvoir se redresser. Il essaya de ne pas trop penser à la douleur, mais il dû serrer les dents pour pouvoir se relever. Lentement, il s'installa au bord du lui, ses deux pieds touchant le sol de la chambre. Aiden passa une main dans ses cheveux, avant de se lever et de se tenir sur ses deux jambes. Il ferma les yeux en essayant de ne pas faire trop de bruit, et prit la direction de la salle de bain. Aiden jeta un rapide regard à son reflet dans le miroir avant de se tourner pour essayer de constater les dégâts dans son dos. Il soupira en voyant les nouvelles marques de brûlures, puis, alluma le robinet d'eau froide pour faire couler de l'eau. L'étudiant passa ses mains dans le liquide et s'éclaboussa le visage pour pouvoir se remettre les idées en place. Quelques minutes après, il retourna dans la chambre pour enfiler un tee-shirt propre et un pantalon de survêtement. Un rapide coup d'oeil à son téléphone portable et il constata qu'il avait un message sur sa boite vocale. Sans plus attendre, Aiden composa le numéro afin de pouvoir écouter le dit-message. « Monsieur Merlyn? Bonjour, ici Madame Hale. Je vous appelle par rapport à vos crédits d'études qui n'ont pas été validés cette année. Comme vous le savez, il vous faut absolument avoir de bons résultats afin de maintenir votre bourse et pouvoir continuer d'être étudiant au sein de notre université. Malheureusement... » Aiden comprit très vite ce que cela voulait dire. Il n'écouta pas la fin du message, ou à peine. Son rêve s’effondrait. Il était viré de l'université. Sa gorge se serra, mais il lui était impossible de verser une larme. C'était son issue de secours. Sans perdre de temps, il attrapa son sac de voyages et glissa autant de vêtements que possible. Il attrapa quelques livres et effets personnels, comme son ordinateur, ou son chargeur de téléphone. Aiden se dirigea ensuite dans la salle de bain pour prendre sa brosse à dents, son dentifrice et quelques médicaments, avant de se précipiter vers la cuisine, glissant dans son sac de quoi manger et boire pendant quelques jours. Sans un regard en arrière, Aiden ouvrit la porte de l'appartement et se dirigea vers la sortie.

Installé à l'arrière d'un bus de voyage, la capuche de sa veste remontée, il attrapa son téléphone portable pour composer le numéro de sa mère: « Hey, c'était pour te dire que je rentrais à la maison. Je t'expliquerais. Vous pouvez me chercher à la gare routière ce soir? Oui, okay. Non, ne t'en fais pas. Tout va bien. A ce soir. » dit-il, avant de raccrocher. Un sourire nerveux se dessina sur son visage, lorsqu'il retira la carte sims de son téléphone, avant de la casser dans sa main.

Oui, il était temps de tourner la page, et de revivre. Et repartir à zéro dans la ville de son enfance était l'idéal pour Aiden.